Le chancre coloré du platane perce dans le nord

L a découverte de foyers du chancre coloré a entraîné des mesures de quarantaine menées par les Draaf-Sral (1), conformément à l’arrêté ministériel du 22 décembre 2015 relatif à la lutte obligatoire contre cette grave maladie vasculaire­. Spécifique du genre Platanus, le champignon pathogène Ceratocystis fimbriata f. sp. platani pénètre par les plaies du système racinaire ou aérien et les détruit généralement entre deux et sept ans, mais parfois en quelques mois. Il se propage dans l’eau, par anastomose (greffes racinaires naturelles) et par le biais des engins de travail du sol.

En Île-de-France, le foyer détecté à Anthony menace le parc de Sceaux situé à proximité : neuf arbres infectés sont morts et 128 platanes doivent être abattus par mesure de précaution. Dans les Pays de la Loire, l’enrayement du foyer de Nantes a nécessité l’abattage de dix-huit sujets en alignement.

Une origine inconnue

Dans ces deux cas, on ignore encore l’origine des contaminations. Les mesures officielles d’assainissement sont conduites avec rigueur et rapidité pour éviter tout risque de dissémination : délimitation d’une zone d’intervention prioritaire (zone infectée) de 35 m autour des arbres malades, incinération des bois, copeaux, sciures et racines, extraction, rognage ou dévitalisation des souches, désinfection des outils, traitement biocide des roues de camion sur rotoluve, interdiction de plantation de platanes pendant dix ans… À ce stade, une grande vigilance s’impose. Ainsi, tout propriétaire ou détenteur de platanes situés dans les villes touchées par le chancre­ coloré, sur le domaine public ou privé, est tenu de les déclarer au Sral ou à la Fredon (2) pour contribuer à la surveillance et à l’éradication de cett­e maladie.

(1) Service régional du ministère de l’Agriculture chargé de la santé et de la protection des végétaux. (2) Fédération régionale de lutte contre les organismes nuisibles et à vocation sanitaire.